J’ai longtemps randonné sans bâtons de randonnée. Mais c’était il y a longtemps… Depuis que je m’y suis mis je ne les lâche plus, du moins pour les grandes randonnées.
Certains des visiteurs de RayonRando hésitent à utiliser ou non des bâtons. Ils s’interrogent sur leur utilité, mais peut-être aussi sur la façon de les utiliser. Il est vrai que marcher avec un seul bâton ou sans vraiment prendre appui sur ses bâtons présente un intérêt limité.
Je vous propose ici un point sur le premier aspect de la question : quels sont les avantages et les inconvénients d’utiliser des bâtons de randonnée.
Les avantages d’utiliser des bâtons de randonnée :
- Les bâtons sécurisent. C’est le premier aspect auquel on pense. Pour être souvent tombé en randonnée (en raison d’une cheville délicate notamment), j’ai immédiatement vu la différence à l’usage des bâtons. Non seulement les appuis sont plus sûrs, mais les faux pas sont corrigés avant la chute par un bon appui du bâton. Depuis que j’ai le plaisir de porter un porte-bébé bien chargé, autant vous dire, que le bénéfice sécurité est primordial.
- Les bâtons stabilisent. En permettant 2 appuis simultanés au sol (pied droit et bâton gauche), ils préviennent les torsions et ménagent les articulations : les chevilles et les genoux font moins l’amortisseur à chaque à appui que lorsqu’on marche sans bâton.
- Les bâtons soutiennent. En répartissant le poids du corps sur 2 appuis, les bâtons soulagent les muscles des jambes. Ils limitent sensiblement la fatigue musculaire sur les parcours accidentés ou sur les longues journées. Je les trouve appréciables à la fois à la montée et à la descente.
Bien sûr, ces bénéfices n’apparaissent que si on prend réellement appui sur les bâtons à chaque pas et s’ils sont bien réglés. Certains randonneurs ne font que poser les bâtons sans s’appuyer dessus, ce qui donne une impression de sécurité en cas de faux pas, mais ne stabilise ni ne soulage pas vraiment.
Les inconvénients des bâtons de randonnée :
- Les mains sont prises. Si vous utilisez très régulièrement votre appareil photo ou vos jumelles, cela oblige à une manipulation pour se libérer les mains, voire poser les bâtons pour être bien à l’aise. C’est également contraignant dans les passages de varape ou les passages cablés. Il faut parfois prendre le temps de plier et accrocher les bâtons sur le sac pour passer à l’aise et en sécurité.
- Poignets sensibles. Pour certaines personnes aux poignets sensibles, il peut être désagréable de prendre appui à chaque pas. Il existe toutefois des bâtons avec amortisseurs intégrés comme les Fizan Trek AS. On peut bloquer ou activer l’amortisseur selon le besoin.
- Passages pierreux. Dans la caillasse, le bâton risque de se coincer dans un trou entre 2 cailloux (et, emporté par l’élan, on peut casser le bâton en faisant levier). Il vaut mieux éviter de prendre appui dans ces passages. J’ai toutefois testé des embouts de bâtons en pattes d’araignée de TSL qui donnent une accroche meilleure accroche dans ces passages.
- Du poids en plus lorsque vous les portez sur le sac à dos. Mais en général, on les a presque tout le temps à la main, cet aspect est donc secondaire pour un usage courant. Il existe des bâtons de poids très variables. Il est donc possible d ’optimiser le poids là aussi. Les bâtons réglables les plus légers font autour de 150 g, comme le bâtons Fizan Compact.
- L’encombrement ? Si vous devez ranger vos bâtons à l’intérieur de votre sac (pour prendre l’avion par exemple), certains sont un peu longs. Je vous parle toutefois de bâtons télescopiques ou pliables, donc l’encombrement reste relatif. Certains sont plus compacts que d’autres comme les bâtons pliables TSL Tour Alu 5 Light (40cm). Sur les téléscopiques, il m’arrive aussi de les déboiter pour les ranger plus facilement dans mon sac à dos.
Quand utiliser ou ne pas utiliser les bâtons de marche ?
D’après mon expérience, vous pouvez utiliser les bâtons de randonnée :
- Tout le temps si vous partez plusieurs jours en randonnée.
- Si vous portez une charge significative (sac à dos de trek, porte-bébé)
- Si vous faites une rando à la journée avec soit du dénivelé, du terrain accidenté ou un sol irrégulier
- Si vous faites une longue randonnée éprouvante (un aller/retour avec sommet par exemple).
Vous pouvez ne pas utiliser dans les situations suivantes :
- Randonnée sur terrain facile.
- Fragilité ou douleur au niveau des poignets.
- Besoin de garder les mains libres.
- Vous êtes un cabri. Vous aimez courir en descente dans les pierriers.
- Mais aussi, si c’est interdit, ce qui est parfois les cas en bord de mer (pour ne pas favoriser l’érosion de la côté) ou sur certains trails (pour ne pas blesser le voisin).
Les conditions pour bien utiliser les bâtons de randonnée :
- Utiliser systématiquement 2 bâtons et prendre appui à chaque pas.
- Ajuster le réglage à sa taille et à la pente (le réduire en montée, l’allonger en descente).
- Utiliser la dragonne comme point d’appui.
- Pour la technique d’utilisation, RayonRando vous fera un article spécifique.
En conclusion :
Depuis que j’ai recourru aux bâtons de randonnée, je ne m’en passe plus. Moins de chutes, moins de chevilles tordues, mais aussi plus de confort : je suis plus stable tout en étant moins vigilant, et avec moins de fatigue musculaire. Les inconvénients me paraissent au final minimes, sauf pour les passages de varape ou de cables, où la prudence impose des les plier et de les ranger.
Je ne les utilise pas pour une balade familiale en forêt ou en bord de mer. Mais je les utilises systématiquement quand je randonne en montagne. Ils me paraissent indispensables dès que je porte un sac à dos chargé (et plus encore un porte-bébé). C’est pour moi le complément naturel à de bonnes chaussures.