Sommaire n°14 - Mai 2023 :

  

Randonner en Corse : bien plus que le GR20 Lire l'article

Plats lyophilisés ou cuisine traditionnelle en randonnée ? Lire l'article

Comment devient on accompagnateur moyenne montagne ? Lire l'article

 

 

 

 Randonner en Corse : bien plus que le GR20

 

La Corse, vous en rêvez ? Passez à l’action !

 

Voici quelques topos tirés de 2 séjours en Corse. C’est loin d’être exhaustif mais ça vous donnera quelques infos pratiques et des idées de parcours.

 

Le GR20 et après ?

 

Pour les amoureux de la rando, la Corse ne se limite pas au GR20 !

Certes le GR20 offre de très beaux passages qu’il serait dommage de manquer totalement, mais il peut être aussi surpeuplé… De plus l’interdiction de bivouaquer oblige à camper tous au même endroit, ce qui réduit un peu le plaisir de la montagne et peut créer des « processions » au départ.

Il existe des variantes au GR20 et des points de jonctions avec d’autres GR qui permettent de concocter un parcours original et beau, et d’échapper en partie à la forte fréquentation l’été.

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 Plats lyophilisés ou cuisine traditionnelle en randonnée ?

 

Vous avez l'habitude de votre gamelle de pâtes en randonnée, mais vous vous demandez si utiliser des plats lyophilisés présente un intérêt ? Voici une présentation des principaux avantages et inconvénients de ces plats en comparaison d'une cuisine « traditionnelle » en trek.

 

Les plats lyophilisés sont des plats déshydratés par un procédé de congélation puis déshydratation sous vide d'air. Ils sont ensuite conditionnés sous forme sèche dans des sachets hermétiques. Il faut y ajouter de l'eau (chaude en général) et attendre un quelques minutes pour obtenir un plat prêt à déguster.

Le format le plus courant est un plat de 125 g net, qui devient un plat de 400-450 g une fois réhydraté.

Les avantages des plats lyophilisés en trek :

 

Le poids et la compacité : un plat complet pour 125 g en portion standard et dont le format plat se glisse facilement dans le sac, on comprend vite l'intérêt pour optimiser le poids et le volume de son chargement.

Le rapport poids / apports nutritionnels : les plats lyophilisés sont en général conçus pour être caloriques (souvent de 400 à 500 kCal pour une portion de 125 g). La diversité des aliments permet également d'obtenir les apports nutritionnels d'une nourriture équilibrée.

La diversité, le plaisir : marre des pâtes ? Avec les lyophilisés, le chef vous propose tous les jours un recette différente : recette régionale, cuisine du monde, plat traditionnel, plats végétarien, poisson ou viande. Même chose pour les desserts et les petits déjeuners (avec moins de choix que pour les plats tout de même).

 

La facilité : quelques minutes, pas de vaisselle. Il suffit de chauffer l'eau sans avoir à cuir, puisque les plats sont déjà cuisinés. On mélange bien, on attend quelques minutes. Et on peut manger directement dans l'étui, donc pas de vaisselle. La base de l'étui s'évase : il tient debout tout seul. Difficile de faire plus simple.

L’économie de gaz et d’eau. Dès que l'eau est a ébullition, vous n'avez plus besoin de gaz. Et vous ne perdez pas d'eau de cuisson, ce qui permet d'optimiser votre chargement en eau si vous n'en avez pas sur le lieu de bivouac.

La conservation : protégé dans son sachet, le plat ne risque pas de s'abimer. Il ne craint ni la chaleur ni l'humidité. Vous pouvez stocker un peu à la maison, ça ne périme pas demain (souvent 2 ans de DLC après fabrication). 

 

Les inconvénients des plats lyophilisés en randonnée :

 

Je vous ai fait salivé ? Prenez quand même la peine de lire les lignes suivantes. Il n'y a pas que des avantages. Voici les inconvénients :

La texture : les ingrédients sont souvent coupés en tout petits morceaux : n'espérez pas retrouver l'apparence, ni la texture de la recette faite à la maison. Il faut toutefois relativiser : quand je déguste un … dans la montagne après une journée de marche, je trouve ça délicieux. Si j'en remange de retour à la maison, j'aime moins... Personnellement, j'ai une préférence pour les plats Voyager : je trouve qu'ils ont une consistance plus proche de l'original.

L’assaisonnement : les plats sont déjà assaisonnés. Je n'ajoute jamais de sel ou de poivre, mais je trouve parfois que c'est un peu trop assaisonné. Question de goût...

Ne pas se tromper sur dosage : il faut mettre assez d’eau mais pas trop, sous peine d'avoir un résultat ou trop sec ou trop liquide. En général, il y a des marques de niveau d'eau à l'intérieur qui sont assez fiables. Pour les crèmes dessert, il ne faut surtout pas surdoser. Il faut également bien mélanger en allant bien remuer au fond dans les coins : c'est désagréable de tomber sur une bouché encore sèche.

Une grande cuillère pour ne pas s’en mettre plein les doigts. Pour mélanger, une cuillère longue est pratique, sans quoi on s'en met sur les doigts, et on n'a pas toujours de quoi se laver les mains à proximité. Pour déguster dans le plat, certains conditionnements ont une prédécoupe qui permet de couper l'emballage à mi hauteur, pour manger comme dans un bol.

Les emballages : un ou deux plats par jour et par personne, c'est autant d'emballage à trimbaler dans une poubelle durant la randonnée. Et autant de déchets à jeter.

L'énergie pour produire ? Je n'ai pas de donnée chiffrés, mais le procédé de lyophilisation est forcément plus gourmand en énergie que si je consomme le plat cuisiné sur place.

Le prix. Dans le budget alimentaire du trek, ne vous nourrir que de lyophilisé fera vite monter l'addition. C'est bien sûr moins cher que de s'approvisionner aux refuges, mais nettement plus onéreux qu'une alimentation à base de pâtes 3 minutes et purée.

 

En conclusion :

 

Les plats lyophilisés apportent un vrai plaisir tout en étant pratiques. Dès qu'on part une semaine ou plus, c'est vraiment agréable de manger tous les jours quelque chose de différent, de roboratif, et de bon. Pour moi les avantages l'emportent nettement sur les inconvénients.

Personnellement, je ne porte jamais plus de 5 jours de nourriture. Quand je pars 2 semaines, je prends donc des plats lyophilisés chez RayonRando pour les 5 premiers jours. Ensuite, je me réapprovisionne en épicerie, où on ne trouve pas de lyophilisés (sauf la soupe!), et je bascule sur l’alimentation habituelle en randonnée. En général, je mange froid le midi et je réserve donc soupe et plat lyophilisé pour le diner.

  

 

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 Comment devient on accompagnateur moyenne montagne ?

  

Vous avez sûrement déjà participé à une randonnée organisée par un « guide »… Que ce soit pour découvrir la faune locale, réaliser le tour des Ecrins ou pour une journée en raquettes avec la pause dej’ au coin du feu.

Cette personne, appelée couramment et à tort « guide », était en fait très certainement un AMM : accompagnateur moyenne montagne. A ne pas confondre avec un guide de haute montagne (GHM) qui vous permettra de réaliser des sorties orientées alpinisme.

  

Mais qui se cache derrière ce titre d’AMM ?

Et comment devient-on AMM ?

Maxime de RayonRando nous explique tout et nous fait un retour d’expérience.

 

Un AMM, c’est quoi ?

  

Cette personne qui vous parle avec passion, calme et sourire, est détenteur d’un diplôme d’état spécifique à l’encadrement et l’animation d’un groupe en milieu montagnard, et ce en toute sécurité.

Elle ou il va pouvoir encadrer un groupe pour toute randonnée pédestre et raquette à neige. Et quel que soit le thème ! La randonnée peut être itinérante ou non, sportive, culturelle. Certains peuvent avoir des spécialités (comme la photographie animalière avec des connaissances approfondies sur le loup…).

L’AMM ne vous montre pas simplement le chemin à suivre, il partage avec vous toutes ses connaissances sur le milieu montagnard. Il est aussi bien fourni en anecdotes parfois piquantes !

 

  

Comment devient on AMM ?

  

Il faut suivre la formation dispensée par le CNSNMM (MM pour Moyenne Montagne) à Prémanon dans le Jura (centre de formation principal) afin de valider le diplôme d’Etat AMM.

Mais pas si vite, pour accéder à cette formation, il faut passer un examen probatoire (épreuve pratique + QCM). Et pour se présenter à cet examen, il faut établir un dossier attestant par exemple de la réalisation de 30 randonnées bien précises.

Une rando et un QCM… Facile non ? Pas vraiment. En moyenne, environ 1/3 des candidats accèdent au QCM. Les 2/3 sont éliminés dès l’épreuve pratique.

Autant vous dire que la détermination est de mise.

  

Un QCM sur quels sujets ?

  

Le QCM va balayer 9 thèmes du milieu montagnard, dont par exemple, la faune, la flore ou l’écologie.

Donc cet accompagnateur, c’est un peu une encyclopédie de la montagne sur pattes !

  

L’épreuve pratique, en quoi elle consiste ?

  

C’est une épreuve de marche et d’orientation en terrain varié (une course d’orientation en moyenne montagne).

Objectif : Retrouver 15 à 20 balises dans un ordre imposé et un temps limité.

De nombreuses techniques d’orientation sont mises à l’épreuve pour mener à bien votre course. Calculez le parcours le plus optimal d’une balise à une autre. Gérez vos ressources (physique, eau, nourriture). Adaptez vous au climat (très variable sur une journée en montagne).

 

  

Mais pourquoi c’est si difficile ?

  

Chaque participant à des balises différentes à trouver et/ou dans un ordre différent. Si vous validez une balise qui n’était pas à vous, vous êtes éliminés. S’il vous en manque 1, vous êtes éliminé. Mais ce n’est qu’à la fin de l’épreuve que vous aurez cette info.

L’orientation se fait uniquement avec une carte IGN, une boussole et un altimètre. Oubliez votre smartphone.

 

 

On vous donne un temps maximum. S’il est de 7H, ça veut dire qu’arrivé à 7h00’01 vous êtes éliminé. Chaque seconde compte!

Une météo dégradée ne donne pas droit à une rallonge de temps.

Sachant que l’épreuve est réalisée avec les contraintes d’une rando en autonomie :

  • Sac à dos d’un poids mini de 10kg (hommes) et 7kg (femmes) avec le matériel obligatoire, auquel s’ajoute 2 à 3 kg d’eau et nourriture consommée lors de l’épreuve.
  • Proportion sentier / hors-piste : environ 50% et dénivelé positif 1250 à 1500 m, donc 2500 à 3000 en cumulé.

  

Concrètement, ça se passe comment le jour de l’épreuve ?

  

Ca y est vous êtes convoqués dans la zone de l’épreuve. On vous remet votre dossard numéroté, ainsi qu’une puce pour valider votre passage à chaque balise.

Tard le soir, on vous annonce le lieu précis du départ de l’épreuve. Pour éviter de laisser l’opportunité à certains de faire un repérage la veille de l’épreuve…

Le lendemain matin, très tôt, le jury vous remet votre carte IGN papier avec vos balises à trouver. Dès cet instant, le chrono est lancé. C’est parti pour environ 7h de randonnée particulièrement intense !

 

 

Et toutes les 30 secondes, un participant part, et se retrouve finalement avec 250 randonneurs qui n’ont pas le droit de se parler.

Il ne faut pas traîner, car une première élimination de candidats à lieu si vous passez la 4ième balise après une limite de temps.

Les nerfs sont aussi mis à rude épreuve lorsque l’on est persuadés d’être dans la zone de la balise, mais impossible de la voir… Pas facile de rester lucide sur toute la durée de l’épreuve.

Dévaler des pentes bien engagées, traverser des pierriers, remonter des « murs » comme des pistes de ski noires en plein cagnard, passer des clôtures, des ruisseaux… On ne s’ennuie pas pendant cette épreuve !

Lorsque vous arrivez à la balise finale, éreinté, le « bip » de la puce retentit. L’épreuve est terminée mais vous ignorez si vous l’avez réussi. C’est un grand moment où se mêlent épuisement, fierté et doute.

 

  

En conclusion :

  

Sur mes 3 tentatives à cet examen probatoire (on ne peut se présenter que 2 fois par an), j’ai pu trouver toutes les balises sans erreur. Super ! Mais pour les 2 1ères, un dépassement de 2min31 puis 1min38 du temps imparti m’auront valu une élimination. Orage diluvien pour le 3ième essai…

En 2022, seuls 21% ont été admis à l’issue de l’épreuve pratique et du QCM.

Alors à votre prochaine rando accompagnée, vous pourrez regarder celui qui vous parle des petites fleurs à la fois comme une encyclopédie ambulante et un comme un vrai bouquetin.

 

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