Comment s'équiper pour le chemin de Saint Jacques de Compostelle ?

     Que vous le viviez comme un pèlerinage, une balade, ou une longue itinérance, se lancer sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle est une expérience particulière qui nécessite une préparation minutieuse, notamment en ce qui concerne l'équipement.
Quel équipement prendre pour faire le chemin de Saint-Jacques ? Vos choix dépendront de plusieurs facteurs : la durée de votre itinérance, la saison, le type d'hébergement (gîtes ou camping) et la nature du terrain sur votre itinéraire (plaine ou montagne).
RayonRando vous donne ici des conseils détaillés pour vous aider à sélectionner le matériel adapté à vos besoins.
Il ne s’agit pas d’un inventaire complet à la Prévert (On ne vous rappellera pas qu’il ne faut pas oublier vos lunettes et votre carte bancaire). Nous listons ici les matériels indispensables et les matériels sur lesquels nous avons un conseil ou une recommandation spécifique pour Compostelle.
Avant de regarder que prendre dans son sac à dos pour Compostelle, la 1ère étape est de choisir le bon sac à dos.

Quel sac à dos pour Compostelle ? Du confort et gare à la surcharge !

Le choix du sac à dos est crucial, car il contiendra toutes vos affaires tout au long du pèlerinage.

  • Capacité recommandée. Pour un hébergement en gîtes, un sac de 30 à 40 litres est suffisant. Si vous prévoyez de camper, optez pour un sac de 50 à 60 litres. Il n’est en principe pas nécessaire de prévoir plus grand si vous campez, car vous trouverez régulièrement de quoi vous approvisionner en nourriture, vous n’aurez donc pas besoin de stocker beaucoup.
  • Poids du sac chargé : randonner léger est un objectif important, surtout quand on part longtemps. Si vous logez en gîte, un sac à dos optimisé peut peser autour de 7 kg. Si vous campez, votre sac peut faire autour de 12 kg : vous serez moins chargé qu’en grande randonnée car l’approvisionnement en nourriture et en eau est plus facile sur Compostelle qu’en montagne.
  • Poids du sac à vide : attention, s’alléger en prenant un sac à dos très léger peut augmenter votre inconfort. Sur un parcours de plusieurs jours, il est important d’avoir un sac offrant un vrai confort de portage (dos structuré, matelassage suffisant). Le plus léger n’est donc pas forcément le plus adapté.
  • Autres caractéristiques à privilégier : pour aller plus loin, lisez aussi notre article sur comment choisir son sac à dos. Par exemple, par temps chaud, un dos bien ventilé peut être appréciable, pour loger en gîte une ouverture « valise » en façade peut être pratique, pour les petits gabarits, les sacs dit « femmes » ont des dos plus adaptés, etc…

Quelles chaussures pour Compostelle ? Le choix déterminant

Le plus souvent, les chemins de Compostelle empruntent des chemins faciles, terrains « roulants » et dénivelés modérés. Ce qui ne justifie pas des chaussures de randonnée typées trek en montagne.

Tige basse ou tige haute ?

  • Dans la plupart des cas, une chaussure de randonnée à tige basse est adaptée : elle offre plus de légèreté et de flexibilité, idéale pour les terrains plats ou peu accidenté et très bien pour marcher sur le bitume également.
  • Les chaussures à tige haute procurent un meilleur maintien de la cheville, mais un déroulé moins souple et sont moins agréables sur bitume. On ne vous les conseille pas particulièrement pour Compostelle sauf cas particuliers : si vous faites une portion de chemin accidentés, vous portez un sac lourd (mais pourquoi ?) ou encore, vous avez besoin d’un soutien pour vos chevilles et articulations. Il existe toutefois des tiges hautes avec une semelle assez souple, ou des tiges mid, qui préservent un bon déroulé du pied.

Souplesse ou rigidité :

  • Dans la continuité du point précédent, les chaussures souples sont confortables et adaptées aux terrains faciles que vous trouverez le plus souvent sur Saint Jacques.
  • Les chaussures rigides n’ont pas tellement d’intérêt sur Compostelle et peuvent être inconfortables sur les routes bitumées (elles « tapent »). Elles offrent une meilleure protection et soutien sur les terrains difficiles, qui sont l’exception sur Compostelle.

  Conseils supplémentaires :

  • Si vous partez pour une assez longue durée, il est utile et prudent d’utiliser un peu ses chaussures avant le départ, si possible avec le sac chargé, pour vérifier qu’elles conviennent et qu’il n’y a pas de gène.
  • Certains marchent avec des sandales de marche compte tenu du terrain facile. Mais si vous n’avez pas l’habitude, on vous conseille de jouer la sécurité avec des chaussures basses fermées qui apporteront une meilleure tenue et une meilleure protection du pied.
  • Pensez à prévoir une paire de chaussures confortables pour le soir (sandale, pour aérer les orteils l’été, ou chaussure fermée basse légère, assez confort pour aller faire un tour dans le village par exemple). Cela peut être aussi une paire de runnings légère.

    Protection contre les intempéries : veste ou cape de pluie ?

Le temps peut être imprévisible sur le chemin. Il est donc important de se protéger efficacement contre la pluie.

  • La veste de pluie offre une bonne protection et est plus ajustée. Elle est à la fois imperméable et respirante. Mais il faut y ajouter : une housse de pluie pour le sac à dos et un pantalon de pluie.
  • La cape de pluie couvre à la fois le randonneur et le sac à dos. On peut se passer de pantalon de pluie. Elle peut servir aussi de tapis de sol à la pause. Mais, il faut prévoir aussi un petit coupe-vent en cas de vent sans pluie ou pour le démarrage à la fraiche. Elle offre de plus de prise au vent, mais le chemin de Saint Jacques n’étant pas vraiment aérien, ce n’est pas vraiment problématique.
    Pour choisir entre les 2 options, nous avons rédiger un article complet « cape de pluie ou veste de pluie ».

Comment s’habiller pour faire le chemin de Compostelle ? Légèreté et efficacité

Voyager léger est la clé du confort sur le chemin. Outre les vêtements de pluie, voici une liste de vêtements avec les quantités qui nous paraissent nécessaires et suffisantes (pour la bonne saison) :

  • 1ère couche : 2 t-shirts techniques à séchage rapide + un t-shirt pour le soir si vous partez plus d’une semaine.
  • Bas : 1 pantalon convertible en short+ un pantalon pour le soir, qui restera au sec et qui pourra éventuellement servir pour la marche si le pantalon de rando n’est pas tout à fait sec après un lavage.
  • Quelles chaussettes pour Compostelle ? Le confort des pieds est essentiel. Prenez 2 bonnes paires de chaussettes de rando techniques pour la journée et une paire pour le soir (qui peut être aussi une paire de rando ou une paire moins technique mais plus chaude).
  • Sous-vêtements : à vous de voir… Tant que ça ? Vous êtes sûrs ? Prenez quelque chose qui sèche vite.
  • Couche chaude : 1 polaire légère pour la journée, idéalement avec un zip complet pour se couvrir et se découvrir facilement. Pour le soir, une polaire un peu plus épaisse ou une doudoune légère.
  • Casquette ou chapeau, et lunettes de soleil.
  • Bonnet fin et tour de cou. Même en été ? A vous de voir : ça peut servir si le temps change mais ça peut servir aussi en cas de problème de santé. On a vite froid si on est blessé, malade et qu’on ne peut pas s’abriter.
    Cette liste peut varier en fonction de la saison. Si vous partez longtemps, prenez un savon multi-usage pour laver souvent, plutôt que quelques vêtements supplémentaires.

Accessoires indispensables, hors bivouac :

Certains accessoires peuvent grandement améliorer votre confort et votre sécurité sur le chemin :
Pour le soir :

  • Sac de couchage ou drap de sac : même hébergé en dur, un drap de sac, à minima, voire un sac de couchage léger peuvent être nécessaire. Draps, couverture et propreté ne sont pas toujours fournis…
  • Bouchon d’oreille et masque de nuit si vous dormez dans un dortoir.
  • Serviette et gant de toilette microfibre + une trousse de toilette minimaliste. Un savon multi-usage est bien pratique (il en existe en version solide ou liquide) : il peuvent faire corps, cheveux, vaisselle, lessive, barbe. Un peu de papier toilette et quelques mouchoirs en papier sont une sage précaution.

Sur le chemin :

  • Hydratation et nutrition. Une gourde ou une poche à eau, ainsi que des encas énergétiques, sont essentiels pour maintenir votre énergie. Une tasse (pliante ou à mousqueton notamment) pour boire directement au robinet ou à la source. Vous trouverez facilement de l’eau potable, donc pas besoin de filtre. Quelques pastilles de micropur éventuellement, par sécurité. Un couteau pliant et une cuillère sont toujours utiles.
  • Sécurité. Vous ne serez jamais très loin des secours sur le chemin de Compostelle. Prévoyez une trousse de secours avec l’essentiel pour faire face aux bobos et aux urgences (regardez notre article sur le sujet). Parmi la panoplie, n’oubliez pas : couverture de survie, en cas d’accident, et élasto pour strapper une cheville si besoin. Une lampe frontale pour les arrivées tardives ou en cas d’accident est également nécessaire.
  • Dépannage. Légers, compacts et indispensables : un lacet, du fil (dont fil nylon) et aiguille, ficelle, duck tape (adhésif pour tout réparer), à défaut, l’élasto et le sparadrap peuvent aussi servir ; épingles à nourrice et 2 pinces à linge (pour les chaussettes pas tout à fait sèches le matin).
  • Bâtons de randonnée ? Si utiles en montagne, ils sont optionnels sur les chemins de Saint Jacques, peu accidentés. Ils aident tout de même à soulager les articulations, améliorent l'équilibre et réduisent la fatigue musculaire, surtout sur les terrains accidentés. A vous de voir…

Le matériel de bivouac :

Si vous dormez sous tente, il vous faudra prévoir le matériel de bivouac similaire à celui que vous utilisez en trek. La différence sera surtout sur la quantité de nourriture que vous emporterez, qui sera plus faible, compte tenu des ravitaillements faciles.

  • Tente de randonnée.
  • Sac de couchage : la température dépend du parcours et de la saison. Si vous avez des doutes, un sac entre +5 et 0°C de température de confort devrait passer partout en printemps / été. Un +10 à +5°C peut convenir si parcours en plaine en plein été avec des prévisions météos au beau fixe.
  • Matelas gonflable. Léger, confortable, compact.
  • Réchaud : manger froid le soir ou le matin devient vite pénible si vous partez plus d’une semaine. Un petit réchaud gaz est le plus efficace. En appoint, un réchaud à alcool peut convenir pour chauffer la soupe ou le café.
  • Popote, assiette, tasse, couverts.
  • Une petite provision de sel, poivre et huile peut rendre service.

Conclusion :

 Les parcours des différents chemins de Saint Jacques de Compostelle présentent l’avantage d’être, en général, faciles, fréquentés et jamais très loin d’un village ou d’un commerce. Cela simplifie l’organisation. Cependant la longueur du périple et parfois le manque d’expérience peuvent être une source de difficulté.

Ces conseils d’équipement devraient vous éviter 3 écueils fréquents :

  • Partir surchargé avec des accessoires pas indispensables ou des quantités superflues.
  • Oublier les essentiels.
  • Choisir des matériels inadaptés (légers mais inconfortables par exemple).

Si le surpoids est un problème qui peut se gérer avant le départ par une sélection rigoureuse, nous vous conseillons aussi de réaliser quelques balades avec votre équipement complet avant votre départ. Cela vous permettra d’identifier les problèmes les plus sensibles et de les corriger à temps.

Qu'est-ce que la R-Value ?

Il est question de matelas, gonflable, mousse ou autogonflant, et d’isolation. La R-Value est un indice qui mesure la capacité d’isolation thermique d’un matelas par rapport au sol. Plus la valeur R est élevée, meilleure est l'isolation. Attention, un matelas bien isolé ne vous tiendra pas chaud mais diminuera la perte de chaleur de votre corps vers le sol.

Je vous explique comment on la mesure et comment l’utiliser.

En introduction, ce petit schéma qui résume comment on peut perdre de la chaleur par le sol :

Petit historique :

Pendant longtemps, chaque fabricant (comme Therm-A-Rest, Sea-to-Summit, Nemo, etc.) affichait sa propre R-value, basée sur des méthodes différentes, ce qui compliquait les comparaisons entre les matelas.

En 2020, les principaux fabricants ont décidé d'adopter une norme commune, similaire à celle de Therm-a-Rest, permettant désormais de comparer l'isolation des matelas plus facilement.

La norme encadrant la R-Value

Son petit nom est la norme ASTM F3340-18 Standard (ISO8302). Les matelas de randonnée sont testés par des laboratoires indépendants selon les procédés et conditions définies par la norme (température ambiante, pression exercée sur le matelas, niveau de gonflage).

Concrètement, le matelas est placé entre deux plaques dans une chambre à 4°C :

  • Au-dessus une plaque chaude avec un maintien de température de 35° pour simuler le corps humain. Cette plaque maintient une pression constante sur le matelas.
  • En dessous une plaque froide avec une température maintenue à 5° pour simuler le sol.

Des capteurs dans la plaque du bas mesurent l’énergie nécessaire pour maintenir la température constante.

Il en résulte une classification d’isolation croissante de 0 à 8,5.

Est-ce que les R-values s'additionnent ?

Oui, vous pouvez tout à fait additionner les R-values en empilant des matelas. Si l'idée peut sembler étrange, elle peut en fait avoir un réel intérêt pour augmenter son isolation thermique à moindre coût. On peut ainsi installer dans sa tente un matelas mousse d'une R-value de 2, puis ajouter un matelas gonflable à la R-value de 3. Vous obtenez une R-value de 5, adaptée à un bivouac hivernal que vous feriez de temps en temps. C'est aussi une solution pour les personnes frileuses qui récupèrent le matelas de randonnée d'un ami pour quelques nuits, il suffit de compléter par l'achat d'un matelas mousse.

Chaque marque a l’habitude de présenter l’interprétation des résultats à sa façon :

Nemo

Sea To Summit

Thermarest

Sur la boutique RayonRando, nous proposons un premier tri plus simple pour choisir plus facilement (cf la conclusion de l’article).

Isolation, un peu de technique

2 éléments permettent l’isolation d’un matelas :

  • La présence de plusieurs compartiments cloisonnés et donc de plusieurs masses d’air indépendantes.
  • La présence d’un isolant spécifique : pour les matelas gonflables, cela peut être un film aluminisé ou un garnissage de type Primaloft ; pour les matelas autogonflants, mousses plus ou moins isolants.

Comment utiliser la R-Value ?

Au-delà de l’indice précis, il faut surtout se demander « ai-je besoin d’un matelas isolé » ?

Pour moi, une isolation spécifique du matelas présente un intérêt dans plusieurs situations :

  • Un bivouac sous tente par temps froid (ou froid et humide), pour compléter l’isolation du sac de couchage.
  • Et plus particulièrement, un bivouac sur sol froid (et humide), donc plutôt en hiver, bivouac sur la neige, mais aussi pays nordique ou haute altitude sous tente ou sur sol brut.
  • Pour une personne frileuse, qui a des doutes sur l’isolation de son sac de couchage. Attention toutefois, un matelas isolé ne compense pas un sac de couchage insuffisamment chaud.

Dans les autres cas, le matelas isolé a moins d’intérêt, en particulier, pour les bivouacs de montagne en été, et encore moins si vous dormez sous abri plutôt que sous tente. Personnellement, je n’utilise pas de matelas isolé, car mon usage est estival et je n’ai pas à faire face aux conditions évoquées ci-dessus. Par contre, la plus-value d’un matelas isolé est plus nette si vous avez un usage 4 saisons.

  • Enfin, pour une situation de froid imprévue, pensez à étaler votre couverture de survie sous votre matelas pour couper le froid venant du sol.

Comment choisir son matelas isolé ?

A partir d'une R-value d'environ 2.5, on peut considérer que le matelas est isolé. Mais quel matelas de randonnée choisir avec une R-value qui varie de 2.5 à 8.5 ? Quelle R-value pour l'hiver ? Selon votre situation, voici des tranches de R-value indicatives qui peuvent convenir :

R-value 3 à 4.5 :

  • Vous randonnez l'été en moyenne montagne mais vous êtes très frileux.
  • Vous randonnez au printemps/automne en moyenne montagne, sans frilosité particulière.
  • Vous randonnez au printemps/automne en plaine mais vous êtes très frileux.

R-value 5 à 6 :

  • Vous randonnez en hiver en moyenne montagne (non enneigée).

R-value 6.5 à 8.5 :

  • Vous randonnez en hiver en haute ou moyenne montagne directement sur la neige.
Ces tranches ne sont pas à suivre à la lettre, elles restes indicatives. Il ne faut pas négliger les autres caractéristiques du matelas.

En conclusion :

D’une façon générale, avant de se poser la question de l’isolation d’un matelas, il faut d’abord s’assurer qu’on a un sac de couchage adapté au besoin. C’est lui qui vous tiendra chaud, pas le matelas.

Le besoin est ensuite un croisement entre les conditions de bivouac, en particulier froid / humidité du sol, et de la sensibilité de la personne.

Retenez aussi qu’un matelas isolé peut aussi bien être utilisé par temps chaud car comme on l'a dit plus haut, le matelas ne crée pas de chaleur il isole du sol.

Pour info, sur la boutique de RayonRando nous proposons un 1er tri entre les matelas à moins de 2.5 de R-Value et ceux à partir de 2.5 :

Si vous n’avez pas spécifiquement besoin d’isolation (été, sol sec), choisir un indice de 1.5 ou de 2 ne change pas grand-chose.

A partir d’une R-Value de 2.5, nous considérons que l’isolation est significative sur les sols froids et humides. Pour les conditions très froides, les matelas les plus isolants atteignent une R-Value de 8,5.

Comment trouver de l'eau potable en randonnée ?

Trouver de l’eau potable lors d’une randonnée peut parfois être un vrai défi, que ce soit en raison de l'absence de points d'eau ou parce que l'eau disponible est non potable ou incertaine. Si l'on peut se passer de nourriture pendant un certain temps, manquer d’eau en pleine activité devient rapidement un problème, voire un danger.

Dans cet article, je vous présente quelques astuces et bonnes pratiques pour garantir l'accès à de l'eau potable en randonnée.

Solution 1 : trouver de l’eau déjà potable

Solution 2 : purifier une eau « douteuse »

Trouver de l'eau déjà potable

Le meilleur moyen de trouver de l’eau potable est de se rendre là où l'on est relativement sûr qu'elle est sûre à boire, même si ce n’est pas toujours facile.

Voici quelques pistes pour trouver de l’eau potable :

En montagne :
Vous ne trouverez pas d’eau traitée, mais il est possible de trouver de l’eau potable à certains endroits bien identifiables :

  • Au refuge gardé: Il y a généralement de l’eau potable accessible, mais uniquement si le refuge est ouvert. Si le refuge est fermé, renseignez-vous à l’avance.
  • Près d’une cabane de berger: Si une cabane abrite un berger, il y a probablement une source d’eau à proximité. Cependant, ce n’est pas toujours garanti et parfois la source peut être difficile à repérer. En l’absence du berger, la source canalisée peut être fermée, et la vanne peut ne pas être visible.
  • À une source canalisée: En général, une source canalisée près du sentier a de bonnes chances d’être potable. Toutefois, vérifiez la carte pour savoir ce qui se trouve au-dessus (alpages, animaux ou habitations) et soyez prudent, dans ce cas, il est préférable de traiter l’eau.

    Dans tous ces cas, si vous avez un doute, n’oubliez pas de traiter l’eau.

Près des habitations :

  • Dans un village, le débit de boisson le plus proche est le cimetière. Il y a toujours un robinet accessible pour les fleurs.
  • Près d’une maison ou d’un café, demandez simplement si vous pouvez remplir votre gourde. On ne m’a jamais dit non. En bord de route ou sur un parking, un camping-car pourrait aussi vous dépanner (avec le risque de récupérer une bière bien fraiche, mais qui ne tente rien…).

Purifier une eau douteuse ou non potable :

 Le plus sûr est de puiser une eau la moins douteuse possible. Pour cela, voici les précautions à prendre avant de purifier l’eau :

A éviter :

Évitez les eaux stagnantes qui peuvent constituer un joli bouillon de culture. Évitez les eaux turbides ou franchement boueuses.

Mais évitez aussi l’eau qui sort directement du glacier : peu minéralisée et froide, elle peut aussi générer des diarrhées si vous en buvez abondamment.

A privilégier :

Prélevez donc de l’eau courante et aussi limpide que possible.

Mais pensez toujours à regarder sur votre carte d’où elle peut venir. Là encore, s’il y a des alpages ou des habitations au-dessus, ne prenez pas de risque : traitez l’eau. S’il n’y a qu’une paroi rocheuse, c’est plus sûr.

D’une façon générale, vous êtes moins exposé aux diarrhées si vous buvez une petite quantité que si vous avalez en grande quantité une eau contaminée.

Il faut ensuite purifier l’eau :

La purification permet d’éliminer les micro-organismes qui causent l’essentiel des troubles du système digestif. Par contre aucune filtration courante ne vous assure d’éliminer les produits toxiques. Même les filtres à charbon n’ont qu’un effet limité (ils ne filtrent que partiellement et servent surtout à atténuer le mauvais gout).

L'article Comment filtrer l'eau en randonnée donne d'avantage de détails sur la purification de l'eau. Il existe cependant plusieurs méthodes :

  • Les pastilles de micropur (ou hydroclonazone). Elles font partie de l’équipement de base obligatoire, même si vous n’avez pas l’intention de les utiliser. Elles détruisent tous les micro-organismes (y compris les virus) et il faut attendre un peu avant de boire (souvent en ½ heure).
  • Les filtres à UV : pratiques pour purifier de l’eau claire, ils détruisent eux aussi les micro-organismes en 1 minute. Cela convient pour un petit volume. Ca ne fonctionne pas avec une eau turbide. C’est bien pour boire régulièrement durant la balade, mais ce n’est pas pratique si vous avez besoin de plusieurs litres d’eau.
  • Les filtres-gourde, très en vogues, ils permettent de purifier de petites quantités d’eau, sans réaction chimique, et sans délai. Ils éliminent bactéries et protozoaires mais ne vous garantissent pas totalement contre les virus. Intéressants en France pour boire durant la marche, mais pas suffisant pour les zones tropicales par exemple.

  • Les filtres mécaniques : ils permettent de traiter de plus grandes quantités d’eau, y compris les eaux boueuses, pour obtenir une eau limpide, sans bactérie ni protozoaire (avec la même réserve pour les virus).
  • En cas de gros doute, ou en zone tropicale, il faut cumuler le filtre et le micropur.
  • Le réchaud ! Faites bouillir l’eau à gros bouillon 1 à 5 minutes (selon l’altitude ou on se trouve) : ça consomme pas mal de gaz, donc c’est une solution de dépannage.

Vous n’avez rien de tout ça ? C’est mal ! Voici une astuce : vous pouvez réduire les risques en exposant votre eau, claire uniquement, dans une bouteille transparente au soleil. Comme pour les filtres à UV, l’action des UV va peu à peu détruire les micro-organismes et réduire le risque (sans doute pas totalement donc prudence).

En conclusion :

Pour avoir toujours de l’eau potable en randonnée, je vous conseille donc :

  • Anticipez : repérez sur la carte les sources, cours d’eau, refuges ; prenez un peu plus d’eau si vous pensez affronter un long passage sans eau et demandez des infos aux gens que vous croisez, aux refuges, aux bergers…
  • Soyez prudent : en cas de doute, purifiez l’eau d’une façon ou d’une autre.
  • Si vous êtes assoiffés et que vous ne pouvez pas purifier l’eau, buvez par petites quantités l’eau dont vous n’êtes pas sûr plutôt qu’un grand volume. Et changez de parcours si besoin pour rejoindre le point d’eau le plus proche.
  • Pensez que la défaillance d’une personne peut mettre en danger tout le groupe. Ne jouez donc pas avec le feu...

Enfin, ayez en tête que les différentes méthodes protègent des micro-organismes, qui sont le risque principal, mais pas vraiment des polluants. Cela dit, hors plaine, ce sont surtout les micro-organismes qui posent problème.

Personnellement, je pars avec une poche à eau de 2 litres plus ou moins pleine selon le besoin. Mais j’ai aussi une gourde souple d’appoint (de type Liquitainer) de secours pour prendre plus d’eau en cas de long passage à sec ou si j’anticipe un bivouac sans eau.

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